Aller au contenu

TDAH : quand tout devient excessif – comprendre les mises en danger invisibles

Tu connais peut-être cette sensation : vouloir simplement te détendre devant un écran, grignoter un peu, ou passer quelques minutes de plus dans une discussion passionnante… et te retrouver deux heures plus tard, vidé, frustré, ou débordé. Si tu vis avec un TDAH, enfant ou adulte, cette dynamique te parle sûrement.

Pourquoi tout devient « trop » avec le TDAH

Le TDAH, ou trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, n’affecte pas seulement la concentration ou l’agitation. Il agit comme un amplificateur interne : les sensations, les envies, les besoins prennent souvent une place démesurée. Manger, bouger, parler, acheter, rêver… tout peut devenir excessif.

Cette tendance aux excès ne résulte pas d’un manque de volonté ou d’autocontrôle, mais d’une régulation neurocognitive déficiente. Le cerveau peine à doser, à freiner, à s’auto-réguler. Il fonctionne souvent sur un mode tout ou rien.

Des excès qui mettent en danger… sans qu’on le voie

Chez l’enfant comme chez l’adulte, ces excès sont souvent banalisés. On parle de gourmandise, d’impulsivité, de passion, de fatigue. Pourtant, ils peuvent cacher de véritables mises en danger invisibles :

  • Alimentation compulsive ou déséquilibrée
  • Dépendance aux écrans ou aux réseaux sociaux
  • Sports ou prises de risques extrêmes
  • Relations fusionnelles ou conflictuelles
  • Dépenses incontrôlées
  • Rythmes de sommeil chaotiques

Ces comportements mènent souvent à une spirale de fatigue chronique, d’isolement, de conflits familiaux, de culpabilité… voire de troubles associés comme l’anxiété ou la dépression.

Témoignages : vivre les excès de l’intérieur

« Mon fils de 8 ans ne sait pas s’arrêter. Que ce soit les jeux vidéo, les bonbons ou courir dans le jardin, tout devient intense, presque urgent. Il s’épuise, et nous aussi. »
– Sophie, maman d’un enfant avec TDAH

« Je suis adulte, diagnostiqué à 34 ans. J’ai toujours pensé que j’étais simplement désorganisé. Mais en fait, je vivais dans un excès permanent : trop de projets, trop peu de sommeil, des dépenses que je regrettais aussitôt. Comprendre que c’était lié à mon TDAH a été un soulagement. »
– Damien, consultant freelance

« Quand je suis stressée, je mange sans m’arrêter. Et puis je culpabilise. C’est un cycle que je n’arrivais pas à casser avant d’être accompagnée par une orthopédagogue qui m’a aidée à comprendre mes déclencheurs. »
– Lina, étudiante en médecine

L’importance de comprendre, pas de juger

Dans un monde où on valorise le contrôle de soi, les personnes avec un TDAH sont souvent incomprises. On les pense capricieuses, paresseuses ou trop sensibles. Pourtant, ce qu’elles vivent est profondément lié à leur fonctionnement neurocognitif.

Comprendre le TDAH, c’est découvrir qu’il ne s’agit pas de faiblesse mais de différence. Et que cette différence nécessite un accompagnement adapté, pas un discours culpabilisant.

Des pistes concrètes pour retrouver un équilibre

Heureusement, il existe des stratégies pour mieux vivre avec cette tendance aux excès. Voici quelques pistes efficaces :

  • Mettre en place des routines sécurisantes et prévisibles
  • Utiliser des outils sensoriels TDAH (balles, fidgets, couvertures lestées…)
  • Créer des temps de pause réguliers pour recharger ses batteries
  • Se faire accompagner par un professionnel formé en orthopédagogie TDAH
  • Identifier les signaux d’alerte avant l’excès (fatigue, ennui, frustration…)

Conclusion : de la clarté et des ressources pour avancer

Tu n’es pas seul. Et surtout : tu n’es pas défaillant. Avec une meilleure compréhension de ton fonctionnement et des outils adaptés, tu peux retrouver un équilibre plus serein et durable.

Très bientôt, la e-boutique « La Trousse des Potentiels » proposera des ressources concrètes pour t’accompagner dans ce chemin : outils sensoriels, supports de routine, carnets de régulation…

En attendant, prends soin de toi et rappelle-toi que chaque petit pas compte.