La zone proximale de développement (ZPD) est par définition la zone dans laquelle un apprenant va pouvoir développer des compétences en s’appuyant sur une personne plus expérimentée. Louis-Adrien Eynard a travaillé à l’élaboration de l’UDN-3, test qui permet d’évaluer la pensée logique et les processus d’apprentissage. Ce test permet plus précisément d’appréhender le potentiel d’un apprenant, sa ZPD, d’évaluer son intelligence dite logique, ses capacités logico-mathématiques et ses difficultés d’apprentissage. Ce test se base sur les théories de Jean Piaget, biologiste, épistémologue et psychologue suisse du XX ème Siècle. Il a défini au travers de ses travaux l’épistémologie génétique. Cette expression a été créé par James Mark Baldwin, philosophe et psychologue américain de la fin du XIX et début du XX ème siècle. C’est une notion expliquant que l’acquisition des connaissances de l’enfant est une construction. Ce n’est donc pas inné et cela nécessite un travail ordonné sur la base d’objectifs évolutifs. Cette théorie aura une influence importante dans les notions pédagogiques car pour Piaget, l’intelligence est une adaptation de l’individu et du vivant en général à son propre milieu, sur des stades d’évolution définis. Il va même plus loin en affirmant que la pensée humaine prend son origine dans le développement moteur de l’individu. Ce sont donc les actions qui permettent à l’apprenant d’acquérir les premières connaissances pour des notions précises.
Dans toutes les situations d’apprentissage, les spécialistes de l’enseignement et de l’éducation, quels qu’ils soient, doivent être capable de définir pour chaque apprenant la zone où ce dernier trouvera un réel intérêt à apprendre de nouvelles notions sans se perdre dans les apprentissages eux-mêmes ni sans trouver ces derniers beaucoup trop simplistes. De plus, ils devront porter une importance à la mise en action des apprenants. Pour chaque notion abordée, le spécialiste qui accompagne devra mettre en avant un réel but mais aussi utiliser des sujets passionnants et ayant un réel intérêt.
Le rôle de l’orthopédagogue est ici primordial car suite à son analyse personnalisée (qui pourra s’appuyer sur ce test UDN-3 passé par, par exemple, certains orthophonistes ou certains psychologues mais l’orthopédagogue peut s’y former aussi) de l’apprenant, il va devoir être capable de fixer des objectifs et de surtout définir sa propre zone d’apprentissage sans aller dans sa zone d’inconfort ni sa zone de confort. Cela ne veut pas dire non plus, que l’orthopédagogue ne doit pas s’appuyer sur la zone de confort de l’apprenant pour renforcer son estime de lui et aller jusque sa zone d’inconfort pour le tirer vers le haut et lui montrer que parfois il se limite alors que d’autres objectifs sont possibles et accessibles. Il ne faut cependant jamais rester en fin de séance ou en fin de suivi sur un échec proprement dit. En effet, dans ce cas, le travail effectué pourrait perdre de son sens car l’apprenant, en restant sur un échec, pourrait se bloquer inconsciemment. L’orthopédagogue a un véritable rôle de régulation, il doit être capable d’identifier ces différentes zones pour chaque personne suivie. Cette identification permettra à la personne elle-même de mieux se connaitre et de pouvoir définir ses réelles compétences et non pas s’appuyer sur des impressions qui ne peuvent pas être objectivement mesurables ni définies. De plus, il doit prendre en compte l’efficacité de la mise en action de l’apprenant lui-même.
L’orthopédagogue, lors de suivis en dualité, va devoir réactiver des connaissances antérieures pour construire de nouvelles compétences sans oublier qu’il forme une équipe avec l’apprenant mais aussi l’équipe éducative. Il ne doit jamais mettre en porte à faux l’apprenant vis-à-vis de l’institution. De plus, pour réussir l’enfant doit avoir accès à des ressources personnalisées et adaptées fournies par l’orthopédagogue. Ces ressources doivent être conçues individuellement en se basant sur les grands concepts pédagogiques mais aussi en prenant en compte le profil de l’apprenant lui-même. L’orthopédagogue doit pouvoir entrer en contact, par différents moyens, avec l’enseignant ou les enseignants pour lister les ressources que l’élève utilise en support pour réussir. Encore une fois ces ressources ne feront pas tout le travail pour réussir mais c’est bien à l’apprenant de se les approprier pour pouvoir les utiliser et valider de nouvelles compétences. Avec l’orthopédagogue, ces ressources seront expliquées, testées, adaptées et utilisées pour obtenir des réussites et développer l’autonomie. Maitriser ces ressources c’est réussir à les utiliser au bon moment en autonomie et sans aide supplémentaire. Pour faciliter l’utilisation et l’acceptation de ces ressources, l’orthopédagogue doit permettre à l’apprenant de les personnaliser avec des couleurs, des images …. Attention de limiter les rajouts qui pourraient être une source supplémentaire de divertissement ou manque de concentration. C’est l’orthopédagogue lui-même qui devra juger les limites et guider l’utilisateur. Un outil et/ou une ressource non adaptés constituent des freins à la réussite.
En utilisant ces théories, l’orthopédagogue va pouvoir proposer un suivi dynamique pour aller au plus près du fonctionnement de l’enfant en visant sa réussite personnelle.