
Lorsqu’un enfant rencontre des difficultés scolaires persistantes liées à des troubles des apprentissages (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, etc.), il est essentiel de mettre en place un cadre structuré pour l’aider à progresser sereinement. Le Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) est un dispositif clé qui permet d’adapter l’environnement scolaire aux besoins spécifiques de l’élève. Comment fonctionne-t-il ? Comment le mettre en place ? Et comment s’assurer que les droits de l’enfant sont respectés ? Décryptage.
Qu’est-ce qu’un Plan d’Accompagnement Personnalisé (PAP) ?
Le PAP est un dispositif mis en place par l’Éducation nationale pour accompagner les élèves souffrant de troubles des apprentissages. Contrairement au Plan Personnalisé de Scolarisation (PPS) qui relève de la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées), le PAP ne nécessite pas de reconnaissance de handicap. Il vise à adapter les pratiques pédagogiques en classe pour faciliter l’apprentissage de l’élève tout en maintenant les exigences du programme scolaire.
Quels élèves sont concernés ?
Le PAP s’adresse aux élèves ayant des troubles spécifiques du langage et des apprentissages (TSLA), tels que :
- La dyslexie et la dysorthographie
- La dyscalculie
- La dyspraxie
- Le trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH)
Quels sont les avantages du PAP ?
Le PAP est une solution flexible et rapide à mettre en œuvre pour aider un élève à surmonter ses difficultés scolaires. Parmi ses principaux avantages :
- Il permet une adaptation pédagogique sans nécessiter une reconnaissance administrative de handicap.
- Il est réévalué chaque année, offrant ainsi un suivi personnalisé et ajustable.
- Il encourage la communication entre parents, enseignants et professionnels de santé pour assurer un meilleur accompagnement.
- Il peut être une étape préalable avant une demande auprès de la MDPH si les difficultés persistent et nécessitent des aménagements plus importants.
- Il évite un processus administratif long et parfois complexe avant d’obtenir une reconnaissance officielle de handicap.
En effet, si malgré les aménagements du PAP, les troubles de l’élève entravent toujours fortement sa scolarité, une demande de Plan Personnalisé de Scolarisation (PPS) auprès de la MDPH peut être envisagée. Le PAP permet ainsi de documenter l’évolution des besoins de l’enfant et de justifier une demande de reconnaissance de handicap si nécessaire.

Comment mettre en place un PAP ?
1. La demande et l’évaluation
La mise en place d’un PAP peut être initiée par les parents ou les enseignants. Un professionnel de santé (médecin scolaire, médecin traitant, neuropsychologue, orthophoniste) doit établir un diagnostic attestant des troubles de l’élève. Une fois ce document obtenu, il est transmis à l’établissement scolaire pour déclencher l’évaluation des besoins de l’enfant.
2. L’élaboration du PAP
Après l’évaluation, une réunion d’équipe éducative est organisée sous la direction du chef d’établissement. Les enseignants, les parents et éventuellement un spécialiste (orthophoniste, psychomotricien) échangent pour définir les aménagements pédagogiques adaptés. Ceux-ci peuvent inclure :
- Un allongement du temps pour les évaluations
- L’utilisation d’outils numériques
- Une adaptation des supports de cours (police spécifique, couleurs, interlignes plus larges)
- Une simplification des consignes
- La mise en place d’un tuteur ou d’un accompagnant éducatif
- Un accès facilité aux salles de classe en cas de troubles moteurs
3. Le suivi et l’ajustement
Le PAP est un document évolutif. Il doit être réévalué chaque année pour s’assurer qu’il reste pertinent. Des ajustements peuvent être apportés en fonction des progrès de l’élève ou de nouvelles recommandations médicales.
Faire valoir ses droits et assurer l’application du PAP
Il arrive que la mise en place d’un PAP rencontre des obstacles, notamment un manque d’information ou de sensibilisation au sein des établissements scolaires. Voici quelques conseils pour garantir son application efficace :
1. Dialoguer avec l’équipe pédagogique
Maintenir un dialogue régulier avec les enseignants permet de s’assurer que les adaptations prévues sont bien mises en œuvre. Ne pas hésiter à demander des réunions de suivi.
2. Connaître les textes officiels
Le PAP est encadré par des textes législatifs (circulaires, loi sur l’école inclusive). Se renseigner sur ces textes permet aux parents de mieux défendre les droits de leur enfant.
3. Faire appel à un médiateur
En cas de difficultés persistantes, il est possible de contacter l’Inspection académique ou le référent handicap de l’établissement pour faire valoir les droits de l’élève.

Le PAP est donc un outil essentiel pour accompagner les élèves présentant des troubles des apprentissages. En comprenant son fonctionnement, en suivant les étapes de sa mise en place et en restant vigilant quant à son application, les parents et les enseignants peuvent assurer à l’élève un cadre scolaire adapté et bienveillant. De plus, il constitue une première étape avant d’éventuellement entamer une demande auprès de la MDPH si les difficultés de l’enfant nécessitent un accompagnement plus poussé.
Les orthopédagogues jouent également un rôle clé dans cet accompagnement en proposant des stratégies d’apprentissage adaptées et en travaillant en complémentarité avec les enseignants et les familles. Ils peuvent également aider à la mise en place de techniques de compensation et d’outils adaptés pour améliorer la réussite scolaire de l’élève.
Si vous souhaitez approfondir la question, n’hésitez pas à consulter d’autres ressources sur l’accompagnement scolaire et les droits des élèves en difficulté.
Avez-vous mis en place un PAP pour votre enfant, pour un de vos élèves ? Partagez votre expérience en commentaire !