Et si on décortiquait enfin ce qui se joue dans la tête d’un·e élève quand il ou elle apprend ? Pas seulement ce qu’on voit en classe, mais les processus invisibles, internes, qui influencent la compréhension, la mémorisation, et l’autonomie. C’est là que mènent trois notions clés : la métacognition, les fonctions exécutives et la charge cognitive.
En les comprenant mieux, tu pourras ajuster tes stratégies pédagogiques, mieux accompagner les apprentissages, et proposer des compensations pédagogiques pertinentes.
Comprendre la métacognition : penser sur ses pensées
La métacognition, c’est la capacité à réfléchir à sa façon d’apprendre. Elle se compose de deux grands volets :
- La connaissance de soi comme apprenant (ce que je sais de mes forces, de mes difficultés, des tâches et des stratégies).
- La régulation (planifier, surveiller, ajuster son action en cours d’apprentissage).
Un·e élève métacognitif est capable de se poser les bonnes questions : « Comment je vais m’y prendre ? Est-ce que ça fonctionne ? Que puis-je changer ? »
Favoriser la métacognition, c’est aider les élèves à devenir acteurs et actrices de leurs apprentissages, à gagner en autonomie, et à construire un sentiment de compétence durable.
Les fonctions exécutives : chef d’orchestre du cerveau
Les fonctions exécutives sont des processus cognitifs de haut niveau. Elles nous permettent de nous organiser, de résister à l’impulsion, de garder en mémoire les étapes d’une tâche, et de rester concentré·e.
Parmi les plus importantes :
- La mémoire de travail
- L’inhibition (contrôle de l’impulsivité)
- La flexibilité cognitive (capacité à changer de stratégie)
- La planification et l’organisation
Quand ces fonctions sont fragiles, l’élève peut vite se sentir submergé·e, perdu·e, ou incapable de terminer une tâche. C’est là que la compensation pédagogique prend tout son sens : aménager les consignes, proposer des supports visuels, donner un cadre clair.
Alléger la charge cognitive pour mieux apprendre
La charge cognitive correspond à la quantité d’informations que notre cerveau peut traiter à un instant T. Elle est influencée par la complexité de la tâche, les connaissances antérieures de l’apprenant, l’environnement, et les supports utilisés.
Trop de sollicitations simultanées saturent la charge cognitive et nuisent à l’apprentissage. Pour y remédier, tu peux :
- Simplifier les consignes
- Fractionner les étapes
- Utiliser des pictogrammes ou des couleurs
- Réduire le bruit visuel ou sonore
Cela ne signifie pas niveler par le bas, mais adapter pour mieux faire monter en compétence.
Des stratégies pédagogiques concrètes pour accompagner les apprentissages
Voici quelques pistes directement utilisables en classe ou en accompagnement :
- Proposer des temps de verbalisation sur les stratégies utilisées : « Comment t’y es-tu pris ? Qu’est-ce qui t’a aidé ? »
- Construire des routines cognitives : check-list avant une tâche, autocontrôle à la fin, grille d’auto-évaluation.
- Mettre en place des outils de compensation pédagogique (cartes mentales, organisateurs graphiques, pense-bêtes).
- Expliciter les objectifs et les critères de réussite.
- Soutenir l’attention avec des pauses actives, des supports variés et une organisation spatiale claire.
En conclusion : penser l’apprentissage autrement
Apprendre, ce n’est pas seulement empiler des connaissances. C’est savoir mobiliser ses ressources internes, gérer ses efforts, choisir des stratégies efficaces.
En tant qu’enseignant·e, parent, AESH ou professionnel·le de l’accompagnement, tu as un rôle clé pour rendre ces processus visibles, les soutenir, et les renforcer.
En t’appuyant sur la métacognition, les fonctions exécutives et la charge cognitive, tu ouvres la voie à une pédagogie plus inclusive, plus fine, plus efficace.
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