Aller au contenu

Ce que l’orthopédagogie peut changer pour une personne avec TDAH : un levier concret pour mieux apprendre

« Ce n’est pas un manque d’effort. C’est un autre mode de fonctionnement. »

Quand on parle de TDAH (trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), on pense souvent à un élève distrait, agité, désorganisé. Ce que l’on oublie parfois, c’est que derrière ces comportements se cache un fonctionnement neurodéveloppemental atypique… et que cet élève, bien souvent, fait de son mieux avec les outils qu’il a.

Or, ces outils, il peut les enrichir. C’est là que l’orthopédagogie intervient. Elle permet à la personne avec TDAH de reprendre du pouvoir sur ses apprentissages, d’adopter des stratégies adaptées à son fonctionnement, et surtout, de retrouver le sentiment de compétence.


TDAH et apprentissages : quels défis concrets ?

Le TDAH n’est pas un trouble de l’intelligence. C’est un trouble de la régulation :

  • de l’attention
  • des comportements (impulsivité)
  • des émotions
  • du temps et de l’organisation

À l’école, cela se manifeste par :

  • Une difficulté à se concentrer sur des tâches longues ou peu stimulantes
  • Des oublis fréquents, des pertes de matériel, une gestion du temps inefficace
  • Une impulsivité dans les réponses ou les comportements
  • Une difficulté à terminer les devoirs ou à respecter les consignes
  • Une baisse d’estime de soi face à des efforts non reconnus

👉 Résultat : un cercle vicieux s’installe. L’élève se décourage, les enseignants s’impatientent, les parents s’inquiètent.


L’orthopédagogie : une réponse ajustée et bienveillante

L’orthopédagogie repose sur une approche individualisée qui prend en compte le profil cognitif, affectif et scolaire de la personne. Pour un élève avec TDAH, cela signifie :

1. Une compréhension fine de son fonctionnement

L’orthopédagogue commence toujours par écouter et observer :

  • Quels sont les moments où l’attention décroche ?
  • Comment l’élève aborde une consigne complexe ?
  • Qu’est-ce qui le motive ou le bloque ?

Ce travail de compréhension permet de sortir des généralisations (“il est paresseux”, “il ne fait pas d’effort”) et d’adopter une posture collaborative et constructive.

2. Des stratégies d’apprentissage personnalisées

Une fois les besoins identifiés, l’orthopédagogue propose des outils concrets, comme :

  • Des méthodes de planification visuelle (agendas codés, to-do list adaptées)
  • Des techniques de mémorisation multisensorielles
  • Des canevas pour structurer les écrits
  • Des pauses actives pour relancer l’attention
  • Des routines d’organisation du cartable ou du bureau

🎯 Objectif : que l’élève développe sa propre “boîte à outils cognitive”, réutilisable dans différents contextes.

3. Un espace pour renforcer l’estime de soi

L’un des grands enjeux du TDAH est la confiance en soi, souvent entamée par l’échec scolaire ou les remarques négatives.
En orthopédagogie, on valorise chaque petit progrès. On apprend à mettre en mots ses réussites autant que ses difficultés. On redonne du sens à l’apprentissage, en partant de ce que l’élève fait bien.


Ce que cela change à long terme

L’orthopédagogie ne fait pas “disparaître” le TDAH. Mais elle agit comme un levier pour :

  • Améliorer les compétences d’autorégulation (attention, planification, flexibilité cognitive)
  • Réduire la fatigue cognitive grâce à des stratégies d’économie mentale
  • Favoriser l’autonomie dans les devoirs, les évaluations, l’organisation
  • Apaiser les relations école-famille, grâce à une meilleure communication
  • Prévenir le décrochage scolaire et restaurer le plaisir d’apprendre

Elle aide l’élève à se sentir acteur de son parcours scolaire, au lieu de subir son trouble.


Et du côté des adultes avec TDAH ?

L’orthopédagogie ne s’adresse pas qu’aux enfants ou aux adolescents. De plus en plus d’adultes découvrent un diagnostic de TDAH tardif. Et eux aussi peuvent bénéficier d’un accompagnement :

  • pour mieux organiser leur quotidien professionnel
  • pour réguler leur attention dans des environnements multitâches
  • pour retrouver confiance dans leurs capacités d’apprentissage et de gestion

Il n’est jamais trop tard pour apprendre à apprendre autrement.


Comment soutenir un élève (ou un adulte) avec TDAH au quotidien ?

Voici quelques clés simples à mettre en place :

  • Privilégie les supports visuels (schémas, pictogrammes, tableaux)
  • Fractionne les tâches longues en étapes courtes avec des pauses régulières
  • Utilise des outils d’anticipation (emploi du temps clair, planning hebdo)
  • Donne du feedback positif ciblé (« Tu as réussi à rester concentré 10 minutes, bravo ! »)
  • Aménage un espace de travail calme et structuré
  • Accepte que bouger aide à se concentrer (assise flexible, objets de manipulation)

Et surtout : garde confiance. Le chemin est souvent sinueux, mais il est plein de potentiels.


Conclusion : changer le regard, changer la trajectoire

L’orthopédagogie ne propose pas de solution miracle. Mais elle offre un espace d’ajustement, de compréhension et de progression, en profondeur.

Pour une personne avec TDAH, c’est une invitation à arrêter de lutter contre elle-même, pour enfin apprendre avec elle-même.

Et quand on se sent capable, tout devient possible.


📩 Tu accompagnes une personne avec TDAH et tu veux en savoir plus sur l’orthopédagogie ?
Je suis là pour t’écouter et t’orienter. N’hésite pas à me contacter pour échanger.