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TDAH et addictions : comprendre le lien pour mieux accompagner

TDAH et addictions : un sujet urgent et encore trop tabou

Il est urgent de parler de TDAH et addictions. Ce lien bien réel, encore mal connu, impacte de nombreuses familles, enfants, adolescents et adultes.

Elle est venue me voir, le regard inquiet, la voix tremblante. Une maman bouleversée, débordée, face à un quotidien devenu incontrôlable : son fils, diagnostiqué TDAH, multiplie les comportements à risque. Sucre en excès, jeux en ligne, cannabis, prises de risques en voiture…

En l’écoutant, je me suis revue. Ce qu’elle posait en mots, je l’avais ressenti sans jamais pouvoir l’expliquer. Pendant des années, sans diagnostic, j’ai cru être folle, instable, dépressive. En réalité, je suis juste différente : mon cerveau fonctionne autrement.

Et ce cerveau, comme celui de son fils, cherche un carburant spécifique, une forme de régulation émotionnelle et chimique qu’il ne trouve pas naturellement.

Il était temps d’écrire. Pour elle, pour lui, pour moi. Pour toutes les personnes concernées de près ou de loin par le lien entre TDAH et addictions.

Le TDAH et la recherche permanente de stimulation

Le TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) est un trouble neurodéveloppemental qui affecte différents aspects du fonctionnement cognitif et comportemental, ce qui peut favoriser les addictions.

Pourquoi le cerveau TDAH est plus vulnérable aux addictions

  • Le cerveau TDAH présente une hypoactivation du système dopaminergique, ce qui signifie que la dopamine (neurotransmetteur lié au plaisir, à la motivation et à la récompense) est produite en quantité moindre ou mal utilisée.
  • Cela entraîne un besoin accru de stimulation pour atteindre un niveau de concentration ou de plaisir « normal ».
  • Cette stimulation peut être cognitive (nouveauté, multitâche), physique (hyperactivité, sports extrêmes), ou sensorielle (alimentation, musique, écrans).

TDAH et addictions : comportements à risque et auto-médication

L’addiction, c’est la répétition d’un comportement ou la consommation d’une substance malgré les conséquences négatives. Le lien entre TDAH et addictions est aujourd’hui clairement établi.

Des chiffres qui alertent

  • Les personnes avec TDAH sont 2 à 3 fois plus susceptibles de développer une addiction (Faraone et al., 2021).
  • Le TDAH est associé à des consommations précoces et excessives : sucre, cannabis, alcool, nicotine, écrans.
  • On observe aussi des addictions comportementales : achats compulsifs, jeux en ligne, sport à l’extrême, etc.

Ces comportements peuvent être une forme d’auto-médication inconsciente : une façon de se « rééquilibrer chimiquement » ou de calmer une tension interne.

Mon témoignage personnel : TDAH et conduite à risque

Pendant des années, j’ai mangé du sucre à la cuillère, parfois en cachette. Ce n’était pas de la gourmandise, mais un besoin quasi physique de réguler mon énergie ou mes émotions.

Et combien de fois ai-je ressenti ce frisson avant de faire quelque chose de dangereux, juste pour sentir mon corps réagir ?

TDAH, adolescence et vulnérabilité face aux addictions

Chez l’adulte, la conscience du danger, les stratégies de régulation et les responsabilités jouent un rôle protecteur. Mais chez l’adolescent avec TDAH, le risque est décuplé.

Pourquoi les ados TDAH sont plus exposés aux conduites à risque

  • Le cortex préfrontal, siège du jugement et de l’inhibition, n’est pas totalement développé.
  • L’estime de soi est souvent mise à mal par les difficultés scolaires, les conflits familiaux ou le rejet social.
  • L’environnement n’est pas toujours adapté au fonctionnement TDAH.

✅ Cela explique pourquoi les comportements à risque et les addictions sont plus fréquents, plus précoces et souvent sous-estimés chez les jeunes TDAH.

TDAH et addictions : 4 leviers d’action pour mieux accompagner

L’accompagnement des personnes avec TDAH et addictions ne peut se résumer à des interdits ou à une surveillance. Il s’agit de comprendre, anticiper et encadrer.

1. Expliquer le fonctionnement du cerveau TDAH

  • Utiliser des mots simples, des images, des métaphores.
  • Nommer les besoins pour déculpabiliser : « Tu n’es pas faible, ton cerveau cherche à s’équilibrer. »

2. Proposer des stratégies de stimulation saines

  • Activités intenses mais encadrées : sport, création, expression artistique.
  • Projets à court terme avec gratification rapide.

3. Apprendre la régulation émotionnelle

  • Techniques de respiration, ancrage corporel, journaling.
  • Identifier les signaux précurseurs de la perte de contrôle.

4. Travailler en réseau

  • Famille, école, professionnels de santé, accompagnants spécialisés.
  • Créer un environnement sécurisant, qui reconnaît les besoins sans les juger.

Comprendre le lien TDAH et addictions pour mieux prévenir

Le lien entre TDAH et addictions n’est pas une fatalité. C’est un signal d’alerte que le cerveau envoie.

Mieux le connaître, c’est ouvrir la voie à un accompagnement plus humain, plus efficace, plus ajusté.

En tant qu’adulte, je choisis chaque jour de ne pas consommer. Parce que je sais que chez moi, il n’y a pas de modération possible. Et ce n’est pas une faiblesse. C’est une stratégie de vie.

Pour les jeunes, notre rôle est de poser un cadre, d’ouvrir le dialogue, de proposer des outils. De les aider à se connaître pour mieux se réguler.

« Révéler chaque potentiel, transformer les parcours, réussir ensemble. »


Sources et lectures utiles :


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