
« Je me couche encore moins fatiguée que mon corps ne l’a jamais été. »
TDAH et fatigue chronique : voilà une association que l’on méconnaît souvent… et pourtant, elle concerne un très grand nombre de personnes.
Tu te sens constamment épuisé·e, même après une nuit complète ? Tu as l’impression que ton cerveau ne s’arrête jamais, que la moindre tâche devient un effort ? Si tu es concerné·e par le Trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), cette fatigue persistante peut être un véritable frein au quotidien.
Dans cet article, je t’explique pourquoi le TDAH peut entraîner une fatigue chronique, comment reconnaître les signes de surcharge mentale, et surtout comment accompagner avec justesse – que tu sois toi-même concerné·e, parent, enseignant·e ou professionnel·le de l’accompagnement.
Pourquoi le TDAH fatigue autant ?
Une surcharge mentale quasi permanente
Le cerveau d’une personne avec TDAH travaille souvent en sur-régime. Pour rester concentré·e, organiser ses idées, gérer ses émotions, il mobilise sans cesse des ressources cognitives et attentionnelles.
Résultat : un épuisement invisible mais bien réel.
Une hypervigilance émotionnelle coûteuse
Le TDAH ne touche pas seulement l’attention, mais aussi la régulation émotionnelle. Être à fleur de peau, passer rapidement d’une émotion à l’autre, lutter contre l’impulsivité… Tout cela consomme de l’énergie, souvent à l’insu de la personne concernée.
Un sommeil perturbé
Une étude du site Verywell Health indique que jusqu’à 50 % des personnes avec un TDAH souffrent de troubles chroniques du sommeil comme l’insomnie.
Autrement dit, une personne sur deux peut éprouver des difficultés à s’endormir, à rester endormie ou à récupérer pleinement.
👉 Et cette fatigue n’est pas simplement due à un trop-plein d’activités ou à un stress ponctuel. C’est une fatigue persistante, qui réduit l’autonomie, altère la concentration et impacte profondément la qualité de vie.
Témoignage personnel
Je ne compte plus les fois où, malgré une journée « calme », je me suis sentie complètement vidée. Pas seulement fatiguée… épuisée au point de ne plus réussir à décider ce que j’allais manger.
Avant de comprendre que mon TDAH jouait un rôle dans cette fatigue, je pensais que c’était un problème d’organisation ou de motivation.
Aujourd’hui, je sais identifier les signaux d’alerte et ajuster mes rythmes. Et surtout, j’ai appris à accompagner aussi cela, dans mon métier d’orthopédagogue.
Comment prévenir et mieux vivre cette fatigue ?
Voici quelques pistes concrètes à la fois pour les personnes concernées et pour les professionnel·les (enseignant·es, parents, orthopédagogues) :
1. Écouter les rythmes et respecter le repos
- Instaurer des routines de sommeil régulières, avec des horaires fixes, un environnement apaisant, et des transitions douces avant le coucher.
- Prévoir des temps de pause dans la journée, même brefs, pour recharger la batterie mentale.
- Identifier les moments d’énergie dans la journée, pour y placer les tâches les plus exigeantes.
2. Alléger la surcharge mentale
- Fractionner les tâches complexes en petites étapes accessibles.
- Utiliser des supports visuels (tableaux, check-lists, minuteurs) pour ne pas tout garder en tête.
- Éviter le multitâche qui épuise le cerveau.
3. Adapter les environnements
- En classe ou à la maison : prévoir des espaces calmes, des moments de décompression, des consignes claires et progressives.
- Côté professionnel : penser à la flexibilité des rythmes, à l’alternance entre activités et pauses, à l’autonomie progressive.
4. Nourrir le corps et apaiser l’esprit
- Une alimentation équilibrée, un bon niveau d’hydratation, et une activité physique régulière peuvent faire une vraie différence.
- Intégrer des outils de régulation émotionnelle : respiration, pleine conscience, relaxation guidée…
5. Encourager l’accompagnement personnalisé
- L’orthopédagogie, en lien avec d’autres professionnels, peut aider à mieux comprendre la fatigue, à poser un cadre réaliste, et à construire des outils adaptés.
- Reconnaître que la fatigue est un symptôme légitime, et non un manque de volonté, permet de sortir de la culpabilité.
Pour aller plus loin
Ce sujet de la fatigue chronique liée au TDAH est central. Il mérite qu’on l’aborde avec nuance, douceur et engagement. Si tu souhaites approfondir, je te recommande mon livre :
📖 Comprendre le TDAH – Poser les bases pour mieux accompagner
👉 La suite est en préparation…
La fatigue chronique n’est pas une faiblesse.
C’est le signal d’un cerveau qui fait de son mieux dans un environnement qui ne lui est pas toujours adapté.
En comprenant mieux le lien entre TDAH et fatigue, tu peux poser des actions concrètes pour préserver ton énergie ou celle des personnes que tu accompagnes. Pas à pas, sans pression, mais avec clarté et douceur.
Alors, aujourd’hui, si tu ne devais retenir qu’une chose : la fatigue mérite qu’on l’écoute. Elle est un indicateur, pas un obstacle.
À bientôt pour un nouvel article 💛
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