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TDAH sans hyperactivité : quand l’inattention passe inaperçue

Un trouble méconnu et sous-diagnostiqué

Lorsqu’on parle de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), on imagine souvent un enfant turbulent, incapable de rester en place, distrait par le moindre stimulus. Pourtant, il existe une autre forme de TDAH, plus silencieuse et souvent ignorée : le TDAH sans hyperactivité.

Cette forme du trouble touche principalement les personnes présentant des symptômes d’inattention marquée, mais sans agitation excessive ni impulsivité visible. En conséquence, ces individus passent souvent sous les radars du diagnostic, ce qui peut retarder leur prise en charge et impacter leur quotidien.

Les signes caractéristiques du TDAH sans hyperactivité

Contrairement aux idées reçues, l’absence d’hyperactivité ne signifie pas que le trouble est moins handicapant. Voici quelques symptômes courants du TDAH inattentif :

  • Difficulté à maintenir l’attention : que ce soit en classe, au travail ou dans les conversations, l’esprit divague rapidement.
  • Oublis fréquents : rendez-vous manqués, objets égarés, tâches commencées mais non terminées.
  • Désorganisation : difficulté à planifier et gérer son temps.
  • Lenteur d’exécution : accomplir une tâche demande souvent plus de temps que la moyenne.
  • Hypersensibilité à l’environnement : bruits, lumières, conversations peuvent perturber la concentration.
  • Tendance au rêve éveillé : une personne atteinte de TDAH sans hyperactivité peut sembler ailleurs, plongée dans ses pensées.

Ces symptômes étant moins visibles que l’hyperactivité motrice, ils sont souvent attribués à de la paresse, un manque d’effort ou de motivation.

Un impact réel sur la vie quotidienne

Les personnes atteintes de TDAH sans hyperactivité rencontrent des difficultés dès l’enfance, notamment à l’école. Elles peuvent être perçues comme peu impliquées, lentes ou distraites, ce qui affecte leur confiance en elles.

À l’âge adulte, ce trouble peut impacter la carrière professionnelle : difficultés à respecter des délais, procrastination, mauvaise organisation, oubli des détails importants… Il en résulte un stress chronique et une fatigue mentale. Les relations sociales peuvent aussi en souffrir, car l’inattention peut être interprétée comme un manque d’intérêt ou de considération pour les autres.

Pourquoi ce trouble passe-t-il inaperçu ?

Le TDAH sans hyperactivité est souvent diagnostiqué tardivement, voire jamais, pour plusieurs raisons :

  • Des symptômes discrets : l’absence de comportements perturbateurs fait que l’entourage ne s’alarme pas.
  • Une méconnaissance du trouble : il est encore trop souvent associé uniquement à l’hyperactivité.
  • Une adaptation silencieuse : beaucoup de personnes développent des stratégies de compensation (prise de notes excessive, routines rigides, effort accru pour masquer leurs difficultés).
  • Un genre sous-estimé : les filles sont plus souvent touchées par cette forme de TDAH, mais elles sont aussi moins diagnostiquées, car elles expriment moins leurs difficultés.

Solutions et stratégies d’adaptation

Heureusement, des solutions existent pour mieux gérer le TDAH inattentif :

1. Un diagnostic précis et un suivi adapté

Consulter un professionnel de santé (neurologue, psychiatre ou neuropsychologue) est essentiel pour établir un diagnostic précis. Le test repose sur des évaluations comportementales et des questionnaires spécifiques.

2. La médication

Dans certains cas, un traitement médicamenteux comme le méthylphénidate (Ritaline, Concerta) peut être prescrit pour améliorer la concentration. Toutefois, il n’est pas toujours nécessaire, et d’autres approches peuvent être privilégiées.

3. Des stratégies cognitives et comportementales

  • Mise en place d’une routine stricte : planifier chaque journée pour limiter les oublis.
  • Utilisation d’outils d’organisation : applications mobiles, rappels, bullet journal.
  • Aménagement du lieu de travail ou d’étude : limiter les distractions visuelles et sonores.
  • Techniques de gestion du temps : méthode Pomodoro, fractionnement des tâches.

4. Un accompagnement thérapeutique

Une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) peut aider à modifier les schémas de pensée négatifs et à adopter des stratégies d’adaptation efficaces.

5. Un soutien scolaire et professionnel

Pour les enfants, un accompagnement personnalisé en milieu scolaire (adaptation des évaluations, pauses fréquentes) peut faire une grande différence. Pour les adultes, des aménagements au travail (télétravail, liste de tâches précises) sont parfois nécessaires.

Mieux reconnaître et accompagner le TDAH sans hyperactivité

Le TDAH sans hyperactivité est un trouble encore trop souvent méconnu et sous-diagnostiqué. Pourtant, il impacte profondément la vie des personnes qui en sont atteintes. Une meilleure sensibilisation du grand public et des professionnels de santé est essentielle pour permettre un diagnostic plus précoce et offrir un accompagnement adapté.

Si vous ou un proche présentez des signes de TDAH inattentif, n’hésitez pas à consulter un spécialiste pour mieux comprendre et gérer ce trouble. Vous pouvez également consulter nos autres articles sur les stratégies de concentration et les troubles de l’attention.

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